
Mais pourquoi 10h10 ?
Une question que tout le monde se pose
Quand on feuillette un catalogue, qu’on passe devant une vitrine ou qu’on regarde une publicité horlogère, les montres affichent presque toutes la même heure : 10h10.
Mais pourquoi ? Est-ce une tradition, un hasard ou une stratégie marketing bien rodée ?

L’origine : l’art de la symétrie
D’abord, 10h10 est une question d’équilibre visuel.
Les aiguilles forment une sorte de « V » parfaitement symétrique, qui encadre le logo souvent placé au centre ou sous le 12.
Cela donne une impression d’harmonie, de sourire, et attire naturellement le regard vers les éléments importants du cadran :
le logo de la marque,
le nom du modèle,
et surtout ça ne cache pas certains éléments (date, chronographe).
Bref, une question d’esthétique pure, fondamentale dans l’univers de la vente.
Une symbolique positive
Au-delà de la symétrie, 10h10 évoque un sourire, une ouverture.
L’inverse (8h20) donnerait une impression de tristesse ou de chute.
Les marques ont compris depuis longtemps qu’un cadran “souriant” transmet inconsciemment une émotion positive au spectateur.
On retrouve ce » V » très régulièrement :
- Le V de la victoire, ce geste évoque la victoire, la fierté, la réussite.
- « Je t’aime » dans la langue des signes, où le pouce l’index et l’auriculaire levés expriment un amour silencieux
- Les armoiries et la noblesse, dans beaucoup de blasons, le V évoque la protection, l’ascension ou la victoire au combat.
- Le geste du rock, Le fameux signe des cornes (“devil horns”) qui est un symbole de protection – et non le symbole du mal –
(oui le dernier on était obligé de le placer )

Une tradition devenue un code
Avec le temps, cette habitude est devenue une règle non écrite dans la photographie horlogère.
Même les maisons les plus audacieuses la respectent, sauf quand elles veulent revendiquer une rupture ou une identité forte.
Et c’est justement là que certaines marques choisissent d’aller à contre-courant.
Quand la règle se brise : le jour où 10h10 n’a plus suffi
Récemment, lors du shooting du modèle Thunderbird III, un détail inattendu est venu tout bousculer.
Comme toujours, Alex, le photographe du studio Rétines, me demande :
« On place les aiguilles à 10h10, comme d’habitude ? »
Mais cette fois, impossible.
À 10h10, les aiguilles cachaient le logo.
Alors, on a pris une décision simple : briser la règle.
Sur cette photo, la Thunderbird III affiche 10h20.
Un choix assumé, presque symbolique.
Parce qu’au fond, l’horlogerie, c’est aussi savoir quand il faut rompre avec la tradition pour préserver l’identité.